
Victime d’un empoisonnement pendant un voyage en Sibérie, transporté et hospitalisé dans le coma le 20 août à Berlin, l’opposant russe Alexeï Navalny, toujours en convalescence en Allemagne, a fait part, mercredi 13 janvier, de sa volonté de rentrer prochainement dans son pays.
« J’ai survécu. Et maintenant [le président russe Vladimir] Poutine, qui a donné l’ordre de mon assassinat, (…) dit à ses serviteurs de tout faire pour que je ne rentre pas », a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur sa page Instagram, avant d’ajouter qu’il avait pris un billet sur une ligne régulière en date du 17 janvier.
« La question “revenir ou pas” [en Russie] ne s’est jamais posée pour moi. Simplement parce que je ne suis pas parti. Je me suis retrouvé en Allemagne en y étant arrivé dans une boite de réanimation », a poursuivi M. Navalny.
Militant anticorruption et ennemi juré du Kremlin, l’homme de 44 ans avait fait un malaise en août alors qu’il était dans un avion, au retour d’une tournée électorale en Sibérie. L’appareil avait fait un atterrissage d’urgence à Omsk, où il était resté hospitalisé 48 heures avant d’être évacué, dans le coma, vers l’Allemagne. Il en est sorti début septembre et trois laboratoires européens ont conclu à un empoisonnement par un agent neurotoxique de type Novitchok, substance conçue par des spécialistes soviétiques à des fins militaires.
Cette conclusion a été confirmée par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et une enquête de plusieurs médias a pointé une responsabilité des services spéciaux russe (FSB) dans cet empoisonnement.
Menace d’un emprisonnement en Russie
Depuis sa sortie du coma, M. Navalny accuse le président Vladimir Poutine d’avoir ordonné directement son meurtre, ce que le Kremlin rejette catégoriquement.
L’opposant risque une peine de prison en Russie, la justice ayant enregistré, mardi 12 janvier, une plainte demandant la conversion d’une peine de prison avec sursis le visant en prison ferme. M. Navalny affirme que la plainte a été déposée par le service pénitentiaire russe (FSIN) pour une condamnation datant de décembre 2014, estimant qu’il s’agit d’une manœuvre visant à l’empêcher de revenir dans son pays.
Fin décembre, une enquête pour « fraudes à grande échelle » a été ouverte contre lui, le Comité d’enquête russe indiquant qu’il est soupçonné d’avoir dépensé pour son usage personnel 356 millions de roubles (3,9 millions d’euros au taux actuel) de dons. Un crime passible de dix ans de détention.

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