
A la veille de la cérémonie d’investiture de la nouvelle présidente pro-européenne, Maia Sandu, le premier ministre moldave, Ion Chicu, a présenté mercredi 23 décembre sa démission.
Cette décision entraîne automatiquement la démission du gouvernement de cette ex-République soviétique d’Europe orientale et ouvre la voie à la convocation d’élections législatives anticipées. Elle intervient à quelques heures d’une réunion du Parlement où une motion de défiance envers le gouvernement, à l’initiative de l’opposition moldave, devait faire l’objet de discussions.
M. Chicu a présenté la démission de son gouvernement lors d’un briefing commun avec le président sortant du pays, le prorusse Igor Dodon, et la présidente du Parlement, Zinaida Greceanii.
De son côté, M. Dodon a salué une « décision responsable ». Selon lui, la responsabilité de la situation dans le pays revient désormais à la présidente élue Maia Sandu, qui « peut proposer son candidat au poste de premier ministre ou entamer des consultations avec des partis en vue de dissoudre le Parlement de manière légitime ».
Un pays tiraillé
La victoire de Mme Sandu à la présidentielle de novembre dans ce petit Etat situé entre l’Ukraine et la Roumanie a marqué un revers pour la Russie, soucieuse d’y préserver son influence et dont l’armée est déployée en Transnistrie, un territoire sécessionniste prorusse. La Moldavie est en effet partagée entre partisans d’un rapprochement avec Moscou et ceux soutenant une intégration européenne, notamment via les liens que le pays entretient avec la Roumanie voisine.
Ex-première ministre, Maia Sandu a fait sa campagne sur la lutte contre la corruption dans ce pays de 3,5 millions d’habitants, l’un des plus pauvres d’Europe. Après son élection, le Parlement moldave a adopté une loi réduisant les pouvoirs présidentiels. Cette mesure a été perçue par Maia Sandu et ses partisans comme un moyen de réduire le rôle de la présidence au profit du Parlement, contrôlé par les partisans d’Igor Dodon.
Des milliers de personnes ont depuis protesté à Chisinau, la capitale, à l’appel de Mme Sandu, pour réclamer la démission du gouvernement et la dissolution du Parlement. La loi a été suspendue début décembre par la Cour constitutionnelle.

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