

Alors qu’aux Etats-Unis les grandes institutions bancaires Bank of America, JPMorgan Chase ou Citigroup commencent à réduire leurs provisions colossales constituées au cas où particuliers et entreprises ne seraient pas en mesure de rembourser leurs crédits et, ainsi, à tourner la page du choc économique né de la crise sanitaire, les banques européennes n’en sont pas encore là.
La pandémie n’a certes pas provoqué de crise financière, mais les principales banques de la zone euro ont publié des résultats 2020 en fort recul, voire, pour certaines, de lourdes pertes. Le bénéfice net cumulé des quatre banques françaises cotées en Bourse (BNP Paribas, Crédit agricole SA, Société générale et Natixis) a été divisé par deux en 2020, à 9,6 milliards d’euros, contre 18,2 milliards en 2019. Il reflète des performances hétérogènes : le profit de BNP Paribas, premier groupe bancaire européen, n’a reculé que de 13,5 % en 2020, à 7,07 milliards d’euros, alors que Société générale a essuyé une perte de 258 millions d’euros. Le bénéfice net du groupe mutualiste BPCE (Banque populaire Caisse d’épargne et Natixis) a également été divisé par deux, à 1,6 milliard d’euros.
Les établissements tricolores s’en sortent pourtant mieux que la plupart de leurs concurrents sur le continent. Après avoir perdu en cumulé plus de 8 milliards d’euros sur la décennie écoulée, Deutsche Bank, la première banque allemande, est parvenue à dégager un modeste bénéfice de 113 millions d’euros l’an dernier, le premier depuis 2014. Le numéro deux du pays, Commerzbank, a en revanche affiché une perte nette de 2,9 milliards d’euros, la première depuis la crise financière.
« Cette année a sans nul doute été l’une des plus difficiles de l’histoire de Santander », a de son côté déploré Ana Botin, la présidente de la première institution espagnole, Banco Santander, lestée d’une perte historique de 8,77 milliards d’euros en 2020. L’italienne UniCredit, la deuxième banque de la Péninsule, a pour sa part accumulé 2,78 milliards d’euros de pertes.
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Des provisions conséquentes en vue d’éventuelles pertes
Principale raison à cet effondrement des profits bancaires en Europe : les extraordinaires réserves que les établissements ont dû constituer pour faire face à des pertes potentielles de crédits. Une part des prêts souscrits par les clients ne pourront en effet pas être remboursés. Santander a ainsi mis de côté en 2020 plus de 12 milliards d’euros pour risque de crédits impayés. En France, ces dotations ont plus que doublé l’an dernier chez Société générale (3,3 milliards d’euros) ou au Crédit agricole (3,6 milliards), et ont atteint un pic à 5,7 milliards d’euros chez BNP Paribas (+ 2,5 milliards).
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