
Après une période de transition, le Brexit entrera concrètement en application le 1er janvier 2021. A cette date, le Royaume-Uni quittera définitivement l’Union européenne (UE). Quelle que soit l’issue des négociations encore en cours, les frontières seront rétablies, ce qui aura des conséquences sur les voyages des Français en Angleterre.
« Quoi qu’il arrive, le 1er janvier, nous serons dans un univers différent », a prévenu le secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes, Clément Beaune, le 10 décembre. La Grande-Bretagne deviendra un pays tiers. « Ça signifie […] des contrôles de la police de l’air et des frontières », a aussi souligné le ministre délégué aux comptes publics Olivier Dussopt.
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Aura-t-on besoin d’un visa ?
Les Français – ainsi que tous les ressortissants de l’Union européenne – n’auront pas besoin d’un visa pour les voyages touristiques de courte durée (moins de six mois). Les personnes effectuant de courts voyages d’affaires seront également exemptées de visa (simples visites professionnelles, formations, conférences, séminaires, etc.).
Le Royaume-Uni étant en dehors de l’espace Schengen, il fallait déjà, avant le Brexit, présenter une pièce d’identité pour embarquer dans l’Eurostar. Jusqu’au 1er octobre 2021, il sera toujours possible d’entrer sur le territoire britannique avec une carte d’identité ou un passeport en cours de validité. Passée cette date, la carte d’identité ne suffira plus pour franchir la Manche et il faudra obligatoirement se munir d’un passeport. Les autorités britanniques ne devraient pas tamponner les passeports européens.
A noter que pour les résidents français en Angleterre (« settled » ou « pre-settled status »), la carte d’identité restera valable jusqu’en 2025.
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Des contrôles aléatoires
En pratique, le passage au Royaume-Uni ne devrait pas trop changer pour les citoyens des pays membres de l’UE, qui pourront continuer d’utiliser les systèmes de contrôle automatique des passeports Parafe. Pour fluidifier le trafic à la gare du Nord et dans les aéroports, un décret devrait permettre aux Britanniques de continuer eux aussi à utiliser ce système, jusque-là réservé aux citoyens européens.
Il y aura malgré tout des contrôles aléatoires des douanes, avant l’embarquement ou pendant le trajet. Autant de formalités qui pourraient allonger le temps de voyage.
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Les franchises douanières
Pendant la période de transition, le Royaume-Uni a continué de bénéficier des dispositions de l’union douanière et du marché intérieur. Autrement dit, sur le plan douanier et des réglementations, rien n’a changé pendant cette période. A partir du 1er janvier 2021, de nouvelles règles s’appliqueront qui dépendront de l’accord trouvé.
Si aucun accord n’entre en application ou si cet accord ne prévoit pas d’exception en matière de franchises douanières et fiscales, ce sont les règles de droit commun pour les pays non-membres de l’UE (pays tiers) qui s’appliqueront. Au retour du Royaume-Uni, des franchises douanières et fiscales en quantités et en valeurs seront applicables en France selon les catégories de marchandises que vous transporterez.
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Aura-t-on besoin d’une assurance ?
Encore une fois, qu’il y ait un accord ou non sur la relation future, les Français non résidents qui voyagent au Royaume-Uni après le 31 décembre 2020 ne bénéficieront plus des facilités liées à la coordination des systèmes de sécurité sociale européens. Leur carte européenne d’assurance maladie ne sera plus valable outre-Manche. Il faudra donc avoir une assurance médicale privée pour voyager au Royaume-Uni.
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Pourra-t-on utiliser son permis français ?
Après le 1er janvier 2021, les Français voyageant au Royaume-Uni devraient pouvoir conduire avec leur permis français, accompagné d’une traduction anglaise. Ce point est cependant toujours en négociation et le permis de conduire international pourrait être exigé.
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Les voyages scolaires ou linguistiques
Le Royaume-Uni continuera d’être une destination pour les élèves dans le cadre régissant la circulation des personnes post-Brexit. Les séjours linguistiques ne seront donc pas remis en cause. Comme pour les voyages touristiques de courte durée, les élèves n’auront pas besoin d’un visa. Ils devront simplement se munir d’un passeport ou d’une carte d’identité en cours de validité. Après le 1er octobre 2021, ils devront obligatoirement présenter un passeport.
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