

Déjà visée par une quinzaine d’enquêtes pour vol, violences, détention de drogue et faux en écriture publique, la compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI) de Seine-Saint-Denis est une nouvelle fois dans le viseur de la justice. Quatre nouveaux policiers de cette unité controversée ont été entendus mercredi en garde à vue, a-t-on appris jeudi 14 janvier de sources concordantes.
« Quatre policiers ont été placés en garde à vue hier [mercredi] du chef de vol par personne dépositaire de l’autorité publique. Leurs gardes à vue ont été levées, la procédure doit être transmise au parquet pour étude », a annoncé le parquet de Bobigny.
Selon une source proche de l’enquête, ces fonctionnaires sont accusés d’avoir dérobé des écouteurs « airpods » lors d’un contrôle d’identité. La victime présumée avait fait un signalement sur la plate-forme de l’IGPN (inspection générale de la police nationale), entraînant l’ouverture d’une enquête judiciaire.
Vaste scandale
La CSI 93, dont les 150 membres sont basés à Aulnay-sous-Bois, est depuis l’été 2020 au cœur d’un vaste scandale avec une vingtaine de fonctionnaires mis en cause. Dans un témoignage recueilli récemment par l’Agence France-Presse, deux membres de cette unité avaient reconnu des dérives – argent volé aux dealeurs, « baffes » en guise de bonjour, scellés de drogues détournés –, qu’ils imputent « à la demande de résultat de la hiérarchie ».
Cette succession d’enquêtes et la mise en examen de quatre policiers en juillet avaient contraint le préfet de police de Paris, Didier Lallement, à annoncer la dissolution de la CSI de Seine-Saint-Denis, finalement réorganisée et replacée sous l’autorité de la CSI de Paris.
Un policier de cette compagnie devait par ailleurs être jugé le 5 novembre pour violences par personne dépositaire de l’autorité publique et faux en écriture publique. Les faits remontent à août 2019, où un jeune homme de 20 ans avait été violemment interpellé à Saint-Ouen.
Le tribunal correctionnel de Bobigny s’est déclaré incompétent, estimant que les faits reprochés de faux en écriture publique relevaient d’une cour d’assises. Les images, captées par les caméras de surveillance de la ville et une vidéo amateur, montraient un policier en civil asséner plusieurs coups au visage du jeune homme interpellé, selon une source proche de l’enquête.

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